Intervention du Pr.MAROUF Louisa en date du 15 octobre 2024
La Pr. Louisa MAROUF a assisté à la réunion de l’ORTEJ en tant que membre expert international spécialisé dans les rythmes scolaires. Elle a, en préambule, exprimé sa profonde gratitude à l’égard du Pr. TESTU François et l’équipe de l’ORTEJ quant au soutien scientifique apporté à l’ensemble de ses études menées sur les rythmes scolaires dans le système éducatif de l’Algérie.
Pr. Louisa MAROUF a fait une brève présentation du système éducatif algérien en matière d’organisation du temps scolaire. Elle a expliqué lors de son intervention que la scolarisation en Algérie est gratuite et obligatoire de 06 à 16 ans. Elle se divise en préscolaire dès l’âge de 5 ans, en niveau du primaire qui dure 05 ans, en enseignement moyen (collège) d’une durée de 04 ans et en enseignement secondaire qui dure 3 ans. Un budget colossal est consacré par l’État à l’éducation, et cela passe par la prise en charge des dépenses liées à la scolarisation (restauration, transport, santé scolaire, numérisation…). Outre la présence des élèves dans les établissements scolaires du dimanche au jeudi inclus, l’organisation du temps scolaire précisément au primaire prône la semaine de 4 jours et demi. La journée scolaire démarre à 8h et se termine à 15h15 voire 16h selon le type d’organisation (simple ou double vacation) ; en revanche, dans l’enseignement moyen et secondaire, elle démarre à 8h et se termine à 17h. En ce qui concerne les vacances scolaires, elles sont décrétées chaque année et se répartissent selon les trimestres. La rentrée se fait au mois de septembre, puis une pause d’une semaine en fin du mois d’octobre. Les vacances du premier semestre sont programmées de mi-décembre à début janvier. Celle du deuxième semestre démarre en fin du mois de mars à début du mois d’avril (15 jours) et celles d’été débutent le mois de juillet. Le baccalauréat est un examen qui couronne la fin de la scolarisation avant l’accès à l’université ; la réussite à ses épreuves est vécue comme une consécration, alors que l’échec est synonyme de désespoir pour l’élève et sa famille. D’où la programmation massive des cours privés, même onéreux, dès le début de l’année scolaire et même pendant la journée et la semaine scolaire. Plus de la moitié des élèves arrivent à décrocher le BAC, l’autre moitié sera orientée vers la vie active ou vers la formation professionnelle. Il y’a lieu de signaler, selon l’oratrice, que l’éducation à tous les niveaux, du préscolaire à l’université, est totalement gratuite et prise en charge entièrement par l’Etat. L’organisation du temps scolaire est la même sur tout le territoire, d’où la nécessité de continuer à mener des études pour réduire les inégalités inhérentes aux rythmes scolaires liées principalement au climat. Les activités périscolaires, comme le sport et les activités artistiques, sont programmées dès le primaire. Cependant, les activités en dehors de l’école sont très peu sollicitées.
Les rythmes scolaires ont été repensés à plusieurs reprises et des ajustements ont été réalisés, comme la réduction du temps scolaire au primaire à 21 heures par semaine. Le défi à venir reste l’organisation de l’année scolaire et la répartition des vacances scolaires.
Le débat qui a suivi l’intervention du Pr. Louisa MAROUF a été riche et a montré l’intérêt scientifique de continuer à échanger entre experts internationaux sur la question des rythmes scolaires au sein de l’ORTEJ dans le respect des spécificités (culturelles, climatiques…) de chaque pays et à retenir les valeurs universelles d’assurer une qualité de vie scolaire à tous les enfants scolarisés dans le monde.