par Michel VOLCKCRICK
Personnellement, je pense que cet atelier doit être plus un temps de discussion et d’échanges susceptibles d’aboutir à une synthèse qui associerait les différents travaux de l’ORTEJ avec les dispositifs mis en place dans les projets des cités éducatives.
Actuellement les actions tentent de mettre en cohérence les temps scolaire et périscolaire. Mais la question des rythmes n’est pas posée.
Or, ces recherches montrent clairement que :
cinq matinées de classe sont plus productives que quatre ;
certains moments de la journée sont plus propices aux apprentissages que d’autres ;
des journées moins longues entraînent moins de fatigue ;
une réorganisation de l’année scolaire est bénéfique pour tous.
Par ailleurs, elles permettent de constater que les travaux scolaires imposés à la maison sont profondément discriminatoires et que si les parents ont à adopter un rôle de co-éducateur, ils ne devraient pas devenir les personnels supplétifs des enseignants.
Quelle réflexion peut-on mener sur les temps scolaires annuel, hebdomadaire et quotidien, ainsi que sur la cohérence entre les différents temps de l’enfant, pour qu’elle redevienne le coeur de toutes les initiatives dédiées à nos jeunes ?
Comment donc orienter les projets et les dispositifs des cités éducatives pour prendre davantage en compte les conclusions des travaux de recherche et ainsi tenter de réduire les inégalités scolaires et améliorer le bien-être des élèves ?
L’ORTEJ s’engage en faveur d’un projet global d’éducation
En dépit d’une dépense nationale supérieure à la moyenne de l’OCDE, les résultats du système éducatif français pourraient être largement améliorés. Si l’OCDE propose quelques pistes, nous soutenons à l’ORTEJ, que l’amélioration de l’efficience de notre système scolaire ne saurait se limiter à une plus grande autonomie des établissements scolaires et au renforcement du travail en équipe des enseignants. Une réflexion approfondie référée aux besoins des élèves s’avère cruciale autant qu’urgente.
Travailler moins pour réussir moins ?
Notre système éducatif a connu de considérables mutations concernant les rythmes scolaires. Ces derniers ont vu, en quelques décennies, la semaine d’enseignement se réduire de 30 à 24 heures, et en quelques années de 4 ½ à 4 jours de classe. Avec un compte annuel des heures de classe, là encore dans la moyenne, nos jeunes subissent, pour la majorité d’entre eux, des journées de 6 h de cours auxquelles viennent trop souvent s’ajouter des devoirs du soir dès le retour à la maison.
Au fil des années, ces aménagements, loin de s’appuyer sur des travaux de recherche qui, au demeurant, existent depuis longtemps, ont privilégié l’intérêt des adultes au détriment de celui des enfants.
Ces recherches montrent clairement que :
cinq matinées de classe sont plus productives que quatre ;
certains moments de la journée sont plus propices aux apprentissages que d’autres ;
des journées moins longues entraînent moins de fatigue ;
une réorganisation de l’année scolaire est bénéfique pour tous.
Par ailleurs, elles permettent de constater que les travaux scolaires imposés à la maison sont profondément discriminatoires et que si les parents ont à adopter un rôle de co-éducateur, ils ne devraient pas devenir les personnels supplétifs des enseignants.
La journée de l’enfant ne se limite pas au temps scolaire
Depuis de nombreuses années, les collectivités locales ont mis en place, dans les temps périscolaires ou extrascolaires, les activités éducatives, culturelles et sportives dont les enfants ont besoin. Toutefois ces activités, potentiellement riches et variées sont, le plus souvent conduites sans aucun lien avec l’école. Si la construction des apprentissages scolaires relève de la compétence des enseignants, la journée de l’enfant ne se limite pas au strict temps scolaire. Il est nécessaire que les acteurs locaux que sont les parents, les collectivités territoriales et les structures associatives participent activement à cette ambition de co-éducation. Dans cette perspective, la cohérence et la concordance entre les différents temps éducatifs doivent redevenir le cœur de toutes les initiatives dédiées aux enfants et aux jeunes.
Il a fallu plus d’un siècle pour convaincre et démontrer que la réussite de l’école est étroitement liée aux activités péri et extrascolaires. Aussi, l’indispensable débat entre tous les acteurs de l’éducation doit déboucher sur l’élaboration d’un projet éducatif global qui repose en priorité sur une autre organisation du temps des élèves et des enseignants. Cette organisation sera construite sur l’alternance régulière des temps de travail et de repos tout au long de l’année.
Une réflexion sur les temps scolaires annuel, hebdomadaire et quotidien, ainsi que sur la cohérence entre les différents temps de l’enfant, doivent redevenir le cœur de toutes les initiatives dédiées à nos jeunes.