Par Jean-Pierre MAILLES
La pandémie du coronavirus nous ouvre des horizons.
D’abord, en tant que mathématicien appliqué, je ne peux que regretter le manque de discernement de nos dirigeants. L’étude des réseaux, la théorie des graphes, les probabilités, les processus stochastiques, la gestion des stocks sont des outils capables de donner une certaine prédictibilité et lisibilité des décisions à prendre et rendent ridicule de décider à 8 heures du soir qu’il faut fermer les boutiques à minuit ! Ces modèles ne décident pas à la place des politiques mais les aide à arbitrer entre la vie, l’économie, l’écologie, et à avoir un comportement rationnel (interdire de voir ses parents ou ses enfants pendant qu’on va de Mulhouse à Marseille pour faire sa campagne électorale).
Ensuite, elle nous fait prendre conscience des difficultés et de la complexité de l‘éducation. On découvre les bienfaits (ou la nécessité) d’internet alors qu’on décriait les smartphones il n’y a pas si longtemps. Mais on réalise aussi les cassures sociales induites par la configuration du logement, le niveau culturel de la famille et la fracture numérique. Je pense qu’on pourrait réfléchir à l’évolution de ce qu’on a appelé l’espace éducatif. Aux acteurs traditionnels (parents, enseignants, animateurs périscolaires,) s’est ajouté des technologies plus ou moins sophistiquées, non seulement électroniques mais aussi des possibilités d’échanges, de stages, de voyages, pour faire réaliser les relations entre la théorie enseignée et sa pratique dans la vie. Je pense aussi, que les évènements ont fait prendre conscience qu’enseigner est un métier et que, dans celui-ci, le conflit socio-cognitif et la communication non verbale sont irremplaçables.
Si la dure réalité du confinement nous a ouvert les yeux sur ces problèmes, et d’autres, il n’y a pas à désespérer de l’humanité.
Jean-Pierre Mailles
Président d’honneur de la FCPE
Représentant du CNAFAL à l’ORTEJ
jpm chez smash.fr