Par Louisa MAROUF
Depuis l’apparition du covid-19, une certaine sidération s’est installée chez tous les chercheurs dans le monde de l’éducation, des concepts nouveaux ont vu le jour : confinement, distanciation sociale, cours en ligne…mais dans quelle époque sommes-nous ? Les portes des écoles sont fermées de par le monde de peur d’une contagion ! Alors que peu de temps avant, nous avons voulu repenser le système éducatif par son ouverture sur le monde.
Temps éducatif, Temps familial, Temps scolaire, tous ces temps cloisonnés par leurs espaces bien définis avant le confinement, deviennent un même temps figé dans un même espace qui est la maison, le chez soi. Surtout, respecter les gestes barrières à la propagation de ce méchant virus même chez soi, penser à la santé de tous, surtout des enfants. La priorisation de la santé physique sur la santé mentale a fait accroitre le stress chez toutes les catégories d’âges.
Pourrions-nous parler maintenant ? Répondre aux différents questionnaires que nous recevons dans nos boites mails sur le stress pendant le confinement ? Alors que le stress post-traumatique nous guette et guette surtout des milliers d’enfants de par le monde.
Il est urgent de déconfiner pour sauver les enfants défavorisés qui vivent dans un espace ou la distanciation sociale et les moyens technologiques sont inexistants. Ainsi, nous avons pensé aux aspects éducatifs à l’instruction d’une génération, qu’on appelait avant le confinement : génération Y, maintenant qu’elle est confinée avec ses outils technologiques, nous tirons la sonnette d’alarme de l’impact de celle-ci sur leur santé mentale, physique et sur leurs relations sociales. Alors, se pose la question de l’avenir de l’école, des méthodes d’apprentissages, du temps scolaire, des rythmes scolaires. Un avenir inconnu que nous autres chercheurs devons explorer, aider à comprendre, à améliorer.
Le manque de moyens et des outils d’apprentissages numériques avant l’apparition de ce confinement à cause du virus covid-19 a mis en retard technologique des systèmes éducatifs de par le monde, on a essayé de pallier ce retard par des initiatives bien louables, émissions télévisuelles, chaines YouTube, Facebook…, alors que des familles entières vivent dans la misère totale sans aucune ressource et aucun moyen de communication numérique ! L’école avant et après le confinement restera le seul endroit ou l’on apprend surtout ou l’on communique pour des milliers d’enfants dans le monde.
Pour conclure, nous pouvons dire que le confinement généré par le covid-19 a démontré ce que nous savons déjà ; que la santé physique et psychologique des enfants passe par un espace bien défini qui est l’école, le chez soi reste une source de bien-être et d’équilibre sociale mais ne peut se substituer à celle-ci. En revanche, ce que cette situation nous enseigne, c’est que l’avenir nous échappe et qu’il faut que les chercheurs redoublent d’efforts, pas seulement dans le domaine médical pour trouver un vaccin ou un médicament, mais aussi dans le domaine éducatif pour trouver une réponse à comment vivre avec ces nouvelles données dictées par cette pandémie. Ces données sont : la possibilité de confinement en cas de crise mondiale sanitaire ou autre et la distanciation sociale alors qu’elle est incompatible culturellement et sociologiquement, enfin, l’apprentissage et l’enseignement via une plateforme numérique alors que les enfants n’ont aucun moyen technologique chez eux ….
Le monde éducatif dans un sens large a aujourd’hui les mêmes défis à relever et la recherche scientifique dans tous les domaines a les mêmes préoccupations, tout cela grâce à une pandémie mondiale celle du COVID-19 !
Professeure en Psychologie et Sciences de l’éducation
Directrice du Laboratoire Société-Education-Travail « LSET »
Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, ALGERIE
Membre de l’ORTEJ, France
louisamarouf chez yahoo.fr